Un long chemin, recouvert de pavés antique, traversait une longue et lumineuse prairie, parsemée de rochers.
Parmi ces rochers, un enfant s’apprêtait à monter sur celui qui se situait au centre du champ ; il éleva ses bras de façon à agripper cette matière rugueuse, pleine de mousse glissante.
Il leva ensuite ses jambes, puis après un élan de force, le petit garçon finit par atteindre le haut de la roche et à s’y tenir droit. Je pouvais lire la fierté sur son visage, pendant qu’il regardait en direction d’un autre enfant qui lui, se tenait au bord de la pierre, dans l’herbe humide par la rosée du matin.
Le vent soufflait dans les arbres qui entouraient ce parc, et traversait les doux cheveux des jeunes filles qui s’amusaient à courir, le sourire aux lèvres, et puis à s’arrêter par manque de respiration, quelques secondes plus tard.
J’étais là, au milieu de ce paysage et des hautes montagnes remplies de neiges sur leurs hauteurs : elles ne laissaient que peu de place au beau bleu « joli matin » du ciel pour se manifester.
A des mètres de cela, une barrière boisée entourait la prairie, et derrière celle-ci, trois femmes, qui semblaient être les responsables des jeunes humains qui gambadaient dans le parc. Elles s’accablaient d’un visage inquiet, à chaque mouvement risqué de leur enfant.
Puis, derrière elles, se trouvait un long parking de graviers où seules deux pauvres voitures étaient parquées. Et à l’arrière se dressait un chalet imposant, qui paraissait être un restaurant : il était d’un brun naturel, trois étages de fenêtres s’y trouvaient et de grands pots de fleurs colorés entouraient tout le devant de ce grand bâtiment.
A l’entrée de celui-ci, deux personnes sortirent : l’une que je qualifierais d’un homme d’une trentaine d’années et l’autre, une femme, d’un âge similaire.
Ils se mirent à parler ; j’étais, hélas, trop loin pour entendre quoi que ce soit mais je pus voir bouger leurs lèvres lentement et leurs bras faire des mouvements calmes sous de simples explications.
J’écartai le regard et vis le bus s’avancer tranquillement dans ma direction ; je dus alors y monter et m’effacer doucement de ce fantastique paysage.
Eva Berger, une auteure de la SM-Mi1a