Chère dame Lenteur,
Nous nous côtoyons maintenant depuis dix-sept ans.
Bien que j’apprécie énormément que vous ralentissiez le temps quand je suis dans les bras de celui que j’aime, ou tout simplement dans les bons moments, vous n’êtes pas sans savoir que l’automne approche à grands pas.
Et puisque vous me connaissez bien, vous saurez aussi que ce n’est pas ma période préférée pour que vous vous jouiez de vos malices.
Cette saison me déprime et me rend défaitiste. L’année passée, elle m’a porté un coup presque insurmontable, mais vous ne m’avez pas aidée non plus. Vous sembliez prendre un malin plaisir à être si pesante.
Je vous demande aujourd’hui un peu de compassion, laissez-moi prendre une pause de ces instants si lents et douloureux.
Je pourrais me mettre à genoux et vous supplier s’il le fallait, mais soyez indulgente, je vous en conjure.
En revanche, puisque je vous vole votre automne, n’hésitez pas à faire traîner en longueur mes vacances d’été. Soyez aussi lente que vous le désirez, faites-vous plaisir.
Ne voulez-vous pas que toutes deux, nous soyons heureuses ?
Pourrions-nous discuter de vive voix si vous m’accordiez un peu de votre temps ?
Trouvons un accord ! Travaillons main dans la main.
Toute ma tendresse à vous qui êtes si douce.
Jade