Le conseil fédéral a mis en ligne en février dernier les sujets des prochaines votations. Parmi ces votations, l’initiative souhaitant l’interdiction des pesticides de synthèses fait déjà du bruit.
En bref
Le but de cette initiative est d’interdire l’utilisation des pesticides de synthèse (dont les composants ne sont pas disponibles à l’état naturel) dans la production agricole, lors de la transformation des produits agricoles, pour l’entretien du territoire, pour la production ou l’importation des denrées alimentaires.
Opinion des partisans
Pour les partisans, il est tout à fait possible de se passer des pesticides chimiques en l’espace de 10 ans. L’économie pourrait bien se porter, comme le prouve une étude de la direction générale de l’environnement. Pour les citoyens, ces pesticides sont dangereux ; ils peuvent causer des dommages, même en très faibles quantités. La biodiversité pourra aussi « se remettre », car les pesticides tuent même des animaux non-nuisibles.
L’initiative est soutenue par de nombreuses associations tels que Pro natura, Birdlife, l’association des médecins de la santé. D’après le collectif VieOuPoison, qui est à l’origine de l’initiative, ce serait l’occasion que des personnes issues de tous les domaines s’unissent : citoyens, vignerons, et médecins.
Opinion des opposants
Tout d’abord, ces produits, même s’ils sont toxiques pour l’environnement, sont très efficaces. Si on les supprime, on manquera de moyens efficaces pour protéger les cultures et les récoltes agricoles. Ensuite, ils sont aussi utilisés dans des étables ou des élevages, où leur interdiction compliquerait énormément le respect des normes d’hygiène ou la sécurité des denrées.
De plus, si cette initiative est acceptée, la Suisse n’aura plus le droit de vendre ou d’importer des denrées ne respectant pas cette nouvelle norme. Sachant que la Suisse produit 37% de ses besoins végétaux, une grande partie des 63% restants serait donc interdite, et les prix pourraient grimper.
Le conseil fédéral a décidé de s’opposer à ce projet de loi.
Lors d’une conférence de presse le 23 mars, Guy Parmelin a rappelé l’importance de ces votations : « Tout le monde doit être préoccupé par ces votations : […] la sécurité agro-alimentaire est en jeu. »
Pour aller plus loin
Le portail de la Confédération sur les prochaines votations :
https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-82214.html
Le portail de l’initiative :
https://www.bk.admin.ch/ch/f/pore/vi/vis473.html
Le site des partisans :
La lettre du conseil fédéral :