Jean-Marc Landry est un grand spécialiste qui étudie les loups sur le terrain. Il travaille en Suisse et en France.
Il estime qu’actuellement la gestion des loups est un symptôme d’une société déconnectée de son environnement.
Une nouvelle ordonnance sur la chasse est entrée en vigueur le 1er décembre 2023. Elle a pour but de donner la possibilité de diminuer le nombre de meutes par région à l’aide de tirs autorisés. Jean-Marc Landry est mandaté par l’état de Vaud pour assurer le suivi des loups dans le Jura.
M. Landry ne pense pas que cette ordonnance fera baisser le nombre d’attaques. Tirer des loups est une tâche difficile en hiver. Lorsqu’un loup est tiré, cela engendre un meurtre dans la meute, qui est un groupe social. Il a été prouvé par un exemple que le remplacement d’un loup par un autre, crée plus de problème. Selon lui, c’est la conséquence des tirs à l’aveugle.
Ensuite, le journaliste mentionne le fait que beaucoup de gens connaissent mieux les sujets que les scientifiques eux-mêmes, comme pour le covid. A ça, l’éthologue répond que cela s’appelle l’ « ultracrépidarianisme » et qu’il faut remettre de la culture scientifique dans la population en général, tout en sachant que même les scientifiques n’ont pas toujours raison : ils défendent et essaient de prouver leurs théories.
Au sujet du rééquilibrage, l’éthologue confirme que l’avis et les sentiments des éleveurs doit être pris en compte mais il rappelle aussi qu’après avoir refusé la loi sur la chasse en 2020, il faudra bien que l’on cohabite un jour ou l’autre avec le loup.
En parlant de sentiments, Jean-Marc Landry se place des deux côtés des avis. Voir de jeunes bovins être dévorés vivants est horrible, malgré cela, il ajoute que ces prédations représentent un petit pourcentage des morts à l’alpage.
Jean Marc Landry affirme ensuite que les Suisses gaspillent 315 kg de nourriture par habitant par année. Ce que le loup vole est donc minime à côté. L’éthologue raconte que les écologistes reprochent aux paysans de dégrader la biodiversité or, il est convaincu que le tirage des loups est une compensation à notre abandon du monde paysan. Monsieur Landry s’est très attaché aux loups, car il a passé beaucoup de temps à les étudier en cherchant leurs sites de rendez-vous. C’est pourquoi il est très attristé de les condamner.
Il est critiqué par les chasseurs et les militants pro loups car ils analysent mal la réelle nature du loup. M. Landry déclare que, d’après des recherches scientifiques, le loup n’est pas dangereux pour l’homme. En effet, 95% des attaques ne sont pas fatales. Il explique que pour se protéger contre une attaque, il faut rester statique face au loup et ce dernier ne fera rien.
Finalement, Monsieur Landry avance que la Suisse ne respecte pas la convention de Berne et que l’espèce pourrait redevenir menacée. Il assure que les actes de l’espèce humaine sont une révélation de notre relation avec notre environnement.
À propos de l’espèce invasive, Jean-Marc affirme que les espèces sont soumises à une pression environnementale car ces dernières dépendent de leurs ressources. À contrario, l’humain a moins ressenti cette pression. Le risque d’effondrement de l’espèce humaine est une question qui se pose.
Le loup a donc un rôle important à jouer pour le maintient de l’écosystème car contrairement aux chasseurs, il a une interaction permanente avec ses proies. Dans le futur, M. Landry pense que ces derniers peuvent également jouer un rôle en limitant les maladies graves transmises par les ongulés sauvages ou les blaireaux.
L’éthologue trouve que le loup est proche de l’humain dans sa manière de socialiser, les loups sont d’ailleurs la première espèce à avoir été domestiquée. Ils ont la capacité d’émettre une vocalise d’alarme quand ils sentent un danger, on pourrait imaginer qu’elles avertissaient aussi les humains. Cette rencontre a probablement changé l’humanité.
Le spécialiste voit chez les loups des traits humains, il est le miroir de l’humain. Il a eu l’occasion de percevoir une personnalité en eux lors de sa formation aux Etats-Unis, près des loups en captivité.
PORTRAIT de Jean-Marc LANDRY:
Jean Marc Landry est né en Suisse à Bienne en 1966. À l’âge de 29 ans, il obtient son Master en éthologie sur le loup aux Etats-Unis et il crée un institut, nommé : « IPRA », pour la promotion et la recherche sur les animaux de protection.
En 2001, il publie son premier ouvrage « Le Loup » et c’est seulement en 2018 qu’il débute un projet sur les loups et les bovins. Jean Marc Landry trouve que « Les espèces sont soumises à des pressions environnementale », contrairement aux hommes, qui eux ne le sont pas. Pour lui, « les loups ont un rôle à jouer pour le maintien de l’écosystème » et surtout avec le changement climatique.
Il approuve que « pour préserver un écosystème forestier, il faut limiter l’abroutissement ». Pour lui, les loups sont proches des humains. La rencontre entre le loup et l’homme a probablement changé l’humanité. Cela lui fait mal au coeur car les chiens sont la descendance des loups, pourtant on n’en prend plus soin. Son avis reste que « le loup est l’image de l’homme » et qu’ils se ressemblent dans tous les sens.
Compte-rendu rédigé en décembre 2023-janvier 2024 par la classe.